Pierre Langlois, un handicapé visuel aujourd’hui heureux
Semaine québécoise des personnes handicapées

Dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées, qui se déroulera ces prochains jours, précisément du 1er au 7 juin prochain, le Regroupement pour la concertation pour les personnes handicapées des Laurentides (RCPHL) a réalisé une campagne de témoignages de personnes en situation de handicap.

Parmi ceux-ci, celui de Pierre Langlois, un résidant de Saint-Eustache aujourd’hui âgé de 60 ans. Père de quatre enfants et grand-père de deux petits-enfants, Lily, 2 ans, et Émile, 4 mois, M. Langlois compose depuis 30 ans avec un handicap visuel.

Pierre Langlois et Christine Savard dans leur maison de Saint-Eustache – Crédit photo : Michel Chartrand, Hebdo L’Éveil et La Concorde.

« Durant la perte graduelle de ma vision, mes enfants alors jeunes sont devenus ma grande priorité, et je pense leur avoir donné le meilleur de ce que je pouvais leur donner », débute-t-il.

Reste que son parcours n’a pas été facile. Il y a 30 ans, M. Langlois était mécanicien. Sa perte graduelle de la vision a tout changé. « Ma traversée du désert a été assez longue et je me suis vite retrouvé, malgré mes enfants, complètement isolé socialement », évoque-t-il.

En 2000, son déménagement à Deux-Montagnes a marqué un tournant dans sa vie, alors qu’il est devenu membre du Regroupement des handicapés visuels des Laurentides. C’est aussi à ce moment qu’il a rencontré Christine Savard, devenue depuis sa compagne de vie.

C’est dans la maison du couple que l’entrevue avec M. Langlois s’est déroulée. Elle aussi, handicapée visuelle, Christine a bien tenté de demeurer en retrait, le temps de l’entrevue (après tout, c’était son témoignage à lui), en vain.

Quand la question de l’acceptation du handicap a été soulevée, sa réponse a fusé. « On n’est pas obligé d’accepter ce qui nous arrive. En fait, on n’accepte jamais son handicap. On apprend à vivre avec, parce qu’on n’a pas le choix », a vite tranché celle qui a complètement perdu la vue à l’âge de 35 ans. Dix ans et plusieurs deuils plus tard, Mme Savard se réjouit d’avoir su préserver son autonomie. « Je fais moi-même le ménage et la popote. Je fais tout », lance-t-elle.

Le bonheur de Pierre

Puis, retour à Pierre qui, au-delà de son rêve d’un jour recouvrer la vue, s’accroche farouchement à son bonheur. « Ma principale aspiration est de continuer ma vie telle qu’elle est présentement, avec ma conjointe Christine, avec qui j’ai trouvé l’amour, la complicité, le respect de l’autre et aussi le rire », décline-t-il.

Président du Regroupement des usagers du transport adapté des Patriotes (RUTADP), M. Langlois siège également sur le conseil d’administration de l’Association régionale des loisirs pour personnes handicapées des Laurentides (ARLPHL), de laquelle il est membre actif à titre de joueur de goalball, sport destiné aux personnes handicapées visuelles.

Son plus grand souhait? Que son témoignage serve à aider ceux et celles qui vivent en ce moment de l’isolement social. « Malgré son handicap, on peut arriver à s’intégrer, à relever des défis, à s’impliquer. Il existe tellement d’organismes qui peuvent nous aider. Il suffit de faire les premiers pas, de se faire entendre, d’accepter de partager son histoire avec d’autres. C’est ce que j’ai fait et aujourd’hui, je suis heureux », termine-t-il.

Pour en connaître davantage sur le RCPHL, visitez le site Web de l’organisme à l’adresse www.rcphl.org.

 

― 5 juin 2014 ―